Remarque : Au Canada, la création d’une Cité de l’Education au sein d’une municipalité est difficile car celle-ci n’a pas la responsabilité du secteur éducatif qui relève de l’Etat. Celui-ci offre une structure de services (éducatifs, sociaux, de santé et autres) organisés et subventionnés par chaque ministère dans un contexte de régionalisation. Ces services fonctionnent en « silos » et ne favorisent donc pas l’intervention en partenariat. En d’autres mots, il y a absence de passerelle entre les services scolaires et la municipalité, ce qui rend la création d’une Cité de l’Education moins aisée. Néanmoins, de belles expériences sont mises en place dans le domaine de la co-éducation et de la stimulation aux langages tout en développant des valeurs humanistes et en visant l’émancipation des populations vulnérables.
Au Canada, plus spécifiquement au Québec, un projet de co-éducation, intitulé « Sacs d’histoires », a été implanté dans plusieurs écoles, notamment de la région montréalaise. Ce projet, dont les principaux acteurs sont des enfants immigrants de classes maternelles (5 ans) et de 1re année du primaire, leurs familles ainsi que leurs enseignants, mise sur des activités familiales ludiques autour du livre dans le but de rapprocher les familles et l’école autour d’activités en lien avec la lecture par l’utilisation de livres multilingues. Ce projet, parrainé par l’organisme « Une école montréalaise pour tous » qui relève du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MÉLS), a fait appel au service de chercheurs en sciences de l’Éducation de l’Université de Montréal et de l’Université de Genève pour élaborer un cadre de référence et évaluer l’expérimentation du projet. Les résultats permettront ainsi d’établir les bases conceptuelles et théoriques du projet et d’en identifier les forces et les faiblesses de manière à proposer des réajustements (Serge Larivée et Françoise Armand, Université de Montréal).