Et pourtant, toutes les institutions citées ci-avant ont un rôle à jouer dans l’émancipation d’une population. Et la liste n’est bien sûr pas exhaustive : il faut ajouter les ateliers de créativité, les ateliers de théâtre, les centres sportifs, les maisons médicales, les bibliothèques, les centres d’information et de formation, les centres culturels et de loisirs, les centres de rééducation, les centres de consultations médicales, les cités des métiers, les centres de santé, les musées, les services de prévention, les médias… Nous le constatons, nos territoires disposent d’incroyables richesses. Mais il faut aussi observer que ces lieux d’activités intenses et sans conteste intéressantes œuvrent généralement en vase clos, sans contact entre elles et sans lien avec l’école parfois même sans lien avec les familles. La Cité de l’éducation a pour objectif de relier ce qui est aujourd’hui délié et de susciter des partenariats en vue de créer des synergies qui conduiront à des développements nouveaux, porteurs d’émancipation.

3.2. La famille

La famille est fondamentale : elle est le creuset où se développe tout individu. Les recherches scientifiques montrent les résultats suivants qui ont conduit à concevoir l’idée de Cité de l’éducation :

- le poids considérable de la famille dans le développement (intellectuel, cognitif, langagier, affectif) et l’adaptation scolaire des enfants ;
- la précocité des déterminants du développement et de l’adaptation scolaire ;
- la diversité des pratiques éducatives des parents dont les enfants réussissent bien ;
- la perpétuation de la reproduction sociale d’une génération à l’autre malgré les mutations éducatives et sociales ;
- la possibilité de changer des habitus éducatifs grâce à l’anticipation par le parent d’un avenir de qualité pour son enfant ; l’importance du réseau familial et social pour l’insertion socioprofessionnelle.

Plus spécifiquement, ces résultats nous ont amené à proposer des rencontres éducatives parentales pour lutter contre les inégalités scolaires et sociales.

3.3. L’école

L’école est aussi un partenaire incontournable d’une Cité de l’éducation car tous les enfants la fréquentent et y passent un nombre d’heures important. Elle n’est plus aujourd’hui cet espace clos et impénétrable d’antan. Toutefois, les problèmes économiques, sociaux et culturels de la société actuelle s’accroissent et suscitent un découragement grandissant chez les enseignants. Tensions, conflits, voire violence sont lourds à porter. Un sentiment d’impuissance les accable. Il faut trouver des solutions. Mais lesquelles ? La co-éducation apparaît comme un moyen susceptible de changer ces situations difficiles, surtout si elle se met en œuvre précocement, à la crèche et/ou à l’école maternelle.

3.4. L’entreprise éducatrice

L’entreprise a, elle aussi, un rôle social et éducatif à jouer au sein d’une Cité de l’éducation. Prendre en compte la dimension socio-éducative au sein de l’entreprise bénéficiera tant aux travailleurs et à sa famille qu’à l’entreprise elle-même.

Au sein de la Cité de l’éducation, un partenariat avec le secteur du travail s’est avéré fructueux. D’autant plus que c’est à cet endroit qu’on peut facilement trouver les parents-travailleurs, indisponibles le jour et trop occupés en dehors des heures de travail.